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Avec le livre Mountain Goats – Ecology, behavior, and conservation of an alpine ungulate

Agir contre le déclin des chèvres de montagne

25 octobre 2007

Pierre Masse

Avec la publication ce mois-ci de Mountain Goats, le professeur Marco Festa-Bianchet, spécialiste d'écologie terrestre à la Faculté des sciences, offre aux gestionnaires de chèvres de montagne partout en Amérique du Nord un outil précieux pour contrer leur déclin.

Des chèvres harcelées

«Cette espèce est très sensible à la chasse, mais aussi au harcèlement par les activités humaines, notamment les hélicoptères qui survolent fréquemment leur habitat pour chercher des hydrocarbures ou, de plus en plus, pour le tourisme», avertit Marco Festa-Bianchet.

Durant 16 ans, Marco Festa-Bianchet, rejoint par Steeve Côté, diplômé de l'UdeS et maintenant professeur à l'Université Laval, ont suivi une population de chèvres de montagne en Alberta. «Plus de 350 chèvres ont été capturées et marquées avec des étiquettes auriculaires ou des colliers pour les suivre tout au long de leur vie. Cela fait maintenant plusieurs années que des étudiantes et étudiants vivent sur la montagne de la mi-mai à la fin septembre pour participer aux observations dans cette sorte de campus du Far West!» dit le professeur.

L'équipe a observé le comportement des chèvres et recueilli des données sur leur survie et leurs succès de reproduction tout en en gardant l'œil ouvert sur les dangers des grizzlis! Les chercheurs ont ainsi pu documenter les détails de l'écologie de ces animaux, leurs stratégies de reproduction et leurs comportements jusqu'à récemment peu connus. «Les chèvres de montagne complètent leur croissance en cinq ou six ans, et la plupart des femelles ne commencent pas à se reproduire avant l'âge de quatre ou cinq ans, avec un seul chevreau par an. Cette relative lenteur, résultat de leur adaptation à l'environnement, pourrait expliquer leur sensibilité aux perturbations humaines», précise le chercheur.

Des recommandations

Le faible taux de reproduction pourrait expliquer pourquoi les populations de chèvres ne tolèrent pas des niveaux d'exploitation par la chasse de plus de 2 % contrairement aux chevreuils ou aux orignaux, qui tolèrent facilement 10 à 15 % de prélèvements. «Nos données ajoutées à celles d'autres études nous permettent de formuler des recommandations de gestion de cette espèce pour sa conservation», conclut Marco Festa-Bianchet.

Parions que l'ouvrage pourra contribuer à améliorer la survie de cette espèce tout comme celle des étudiantes et étudiants qui partagent le campus du Far West avec les cohortes de grizzlis…

Marco Festa-Bianchet, Steeve D. Côté, Mountain Goats – Ecology, behavior, and conservation of an alpine ungulate, Washington, Island Press, 2007, 280 p.